Imaginez un instant la panique qui aurait pu s’emparer des traders de cryptomonnaies aux États-Unis. L’Internal Revenue Service (IRS), l’agence en charge de la collecte des impôts, avait en effet proposé en juillet dernier de nouvelles règles comptables pour les actifs numériques, initialement prévues pour entrer en vigueur dès 2025. Mais un récent délai vient de repousser leur mise en œuvre à 2026, offrant un répit salutaire à un secteur encore en quête de ses marques réglementaires.

L’IRS face au casse-tête crypto

Réguler les cryptomonnaies est un véritable défi pour les autorités fiscales. Ces actifs d’un genre nouveau bousculent les cases préétablies et mettent en lumière les lacunes d’un système mal adapté à leurs spécificités. Aux États-Unis, la seule règle en vigueur jusqu’à présent se résume aux amendes infligées par la Securities and Exchange Commission (SEC), sans cadre légal clairement défini en amont.

Dans ce contexte nébuleux, les propositions de l’IRS pour encadrer la fiscalité des cryptomonnaies ont fait l’effet d’une douche froide. Dès octobre 2023, Coinbase, le géant américain des échanges cryptos, tirait la sonnette d’alarme. En cause : l’obligation d’appliquer la méthode comptable du premier entré, premier sorti (First-In, First-Out – FIFO) pour la revente des cryptomonnaies, sauf choix contraire du contribuable.

Un casse-tête pour les courtiers

Problème : la plupart des courtiers de la finance centralisée (CeFi) n’étaient pas prêts à prendre en charge la méthode d’identification spécifique réclamée par l’IRS en ce début janvier 2025. Conséquence directe, les traders se seraient retrouvés contraints de vendre leurs actifs sous le régime FIFO par défaut. Une option potentiellement « désastreuse », selon Shehan Chandrasekera, expert en fiscalité crypto.

Si vos crypto-actifs sont détenus auprès d’un courtier CeFi et que vous ne choisissez PAS de méthode comptable privilégiée (comme HIFO ou Spec ID), le courtier vendra vos actifs sous FIFO.

Shehan Chandrasekera

Car dans le contexte haussier actuel, cette impossibilité de choisir les cryptos à céder aurait eu pour effet pervers de « vendre involontairement d’abord le premier actif acheté (qui a tendance à avoir la base de coût la plus basse) tout en maximisant sans le savoir vos gains en capital », détaille l’expert.

2026, le nouveau rendez-vous fiscal crypto

Fort heureusement, l’IRS a décidé de jouer la montre. Les nouvelles règles comptables, initialement prévues pour 2025, sont finalement repoussées à janvier 2026. Un délai destiné à laisser aux courtiers le temps de s’adapter et de se mettre en conformité. Une bouffée d’oxygène inespérée pour l’écosystème crypto américain.

Reste que ce répit n’est que temporaire. À terme, c’est bien un nouveau paradigme fiscal que les acteurs des cryptomonnaies vont devoir apprivoiser outre-Atlantique. Un défi de taille, alors que le cadre réglementaire américain en la matière reste encore largement à construire. Preuve s’il en est que 2025 sera, plus que jamais, placée sous le signe de la régulation pour un secteur en quête de maturité.

En Bref :

  • L’IRS repousse à 2026 ses nouvelles règles fiscales pour les cryptos, initialement prévues pour 2025
  • Un répit crucial pour les traders, qui risquaient de devoir vendre leurs actifs sous la méthode FIFO par défaut
  • Le cadre réglementaire américain pour les cryptomonnaies reste encore largement à construire
  • 2025 sera placée sous le signe de la régulation pour le secteur crypto, en quête de maturité
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