L’année 2024 aura été marquée par une apparente accalmie dans l’univers de la cryptocriminalité. Pourtant, derrière cette façade se cache une mutation profonde des activités illicites liées aux cryptomonnaies. C’est ce que révèle le dernier rapport de Chainalysis, entreprise spécialisée dans l’analyse on-chain. Décryptage d’une année charnière pour la criminalité crypto.

Une année 2024 en demi-teinte pour la cryptocriminalité

À première vue, les chiffres de 2024 semblent encourageants. Chainalysis a identifié 40,9 milliards de dollars liés à des activités illicites, contre 46 et 54 milliards respectivement en 2023 et 2022. Toutefois, l’entreprise nuance ce constat :

Alors que les cryptomonnaies sont de plus en plus acceptées, les activités illicites sur la chaîne sont, elles aussi, devenues plus variées. Par exemple, certains acteurs illicites opèrent principalement hors chaîne, mais transfèrent des fonds sur la chaîne à des fins de blanchiment.

De fait, en tenant compte de la diversification et de la complexification de ces activités, Chainalysis estime que le volume réel pourrait avoisiner les 51 milliards de dollars, faisant de 2024 l’une des pires années en termes de cryptocriminalité.

Les hacks crypto, fléau persistant de l’écosystème

Malgré une relative accalmie, les hacks et vols de cryptomonnaies restent un problème majeur. Chainalysis rapporte une augmentation de 21% en 2024, avec au moins 2,2 milliards de dollars dérobés. Les protocoles DeFi demeurent les cibles privilégiées, bien qu’une tendance à cibler les services centralisés ait émergé aux 2e et 3e trimestres.

Autre fait notable : les compromissions de clés privées sont devenues la méthode phare des voleurs, représentant 43,8% des vols. Une partie de ces attaques peut être attribuée aux hackers nord-coréens et leur stratégie d’infiltration des équipes de développement des protocoles.

Ransomwares et darknet : des hauts et des bas

Côté ransomwares, l’activité semble marquer le pas. Si ces logiciels malveillants génèrent encore des centaines de millions de dollars, 2024 aura été moins faste pour leurs opérateurs. Chainalysis explique cela en partie par “une diminution de la propension des victimes à payer des rançons”.

Même son de cloche pour les marchés illégaux du darknet, qui enregistrent 2 milliards de dollars de volume contre 2,3 milliards en 2023. Difficile cependant d’en déterminer les raisons exactes.

La mutation inquiétante de la criminalité crypto

Au-delà des chiffres, c’est bien une profonde transformation de la criminalité liée aux cryptos qui s’est opérée en 2024. Les activités illicites se sont diversifiées, touchant désormais :

  • Le trafic de drogue
  • Les jeux d’argent illégaux
  • Le vol de propriété intellectuelle
  • Le blanchiment d’argent
  • Les trafics d’êtres humains et d’espèces protégées
  • La criminalité violente

Plus inquiétant encore, des plateformes comme Huione Guarantee fédèrent désormais ces différentes activités criminelles :

Huione et tous les fournisseurs opérant sur leur plateforme ont traité plus de 70 milliards de dollars de transactions cryptographiques depuis 2021. Cette plateforme a fourni une infrastructure qui facilite la vente de technologies d’escroquerie et a traité des transactions on-chain pour diverses fraudes et escroqueries.

Face à cette mutation de la criminalité crypto, l’année 2025 s’annonce préoccupante. Le retour du bull run et l’envolée du Bitcoin pourraient faire resurgir massivement hacks et arnaques. Plus que jamais, vigilance et prudence seront de mise lors de nos navigations on-chain.

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