Et si le prochain grand conflit mondial ne se jouait pas avec des armes, mais avec des bitcoins ? Alors que les tensions géopolitiques traditionnelles occupent toujours les unes des journaux, une nouvelle bataille, bien plus discrète mais tout aussi stratégique, fait rage : la course à la possession de Bitcoin. En mars 2025, cette cryptomonnaie, autrefois moquée comme un simple jouet pour geeks, est devenue un enjeu majeur pour les nations et les entreprises, portée par des figures influentes comme Anthony Pompliano et Michael Saylor.

Une Course Mondiale pour le Bitcoin

Le 20 mars 2025, Anthony Pompliano, investisseur reconnu, lançait un pavé dans la mare sur Fox News : “Il y a une course mondiale en cours – Russie, Abu Dhabi, El Salvador, Bhoutan – tous ces pays cherchent à accumuler du Bitcoin.” Cette déclaration n’est pas passée inaperçue. À l’image d’une ruée vers l’or numérique, les nations se positionnent pour sécuriser une part de cette ressource rare, limitée à 21 millions d’unités. Mais pourquoi un tel engouement maintenant ?

Les Pionniers : El Salvador et la République Centrafricaine

Tout a commencé en 2021 avec El Salvador, premier pays à faire du Bitcoin une monnaie légale. Avec plus de 2 000 BTC dans ses coffres, cette nation d’Amérique centrale a parié sur l’inclusion financière et la croissance économique. Une décision audacieuse, saluée par certains, critiquée par d’autres en raison de la volatilité de la cryptomonnaie. Puis, en 2022, la République Centrafricaine a suivi, voyant dans le Bitcoin une opportunité pour dynamiser une économie fragile.

Les chiffres clés des pionniers :

  • El Salvador : Plus de 2 000 BTC en réserve.
  • République Centrafricaine : Adoption en 2022, montant exact inconnu.
  • Objectif commun : Inclusion financière et indépendance économique.

Ces initiatives ont marqué le début d’un mouvement mondial. Aujourd’hui, l’idée d’une réserve stratégique de Bitcoin séduit de plus en plus de gouvernements, convaincus que posséder une part significative de cette cryptomonnaie pourrait leur conférer un avantage décisif.

Michael Saylor : Le Visionnaire du Bitcoin

Au cœur de ce mouvement, Michael Saylor, ex-PDG de MicroStrategy, se positionne comme un prophète du Bitcoin. Lors d’un discours récent, il a comparé l’achat de Bitcoin par les États-Unis à l’acquisition historique de 78 % du territoire américain pour 40 millions de dollars. “L’Amérique devrait acheter du Bitcoin tant qu’il est abordable”, a-t-il plaidé, évoquant une “ruée vers l’or numérique” imminente.

Aujourd’hui, le Bitcoin représente le réseau de capital numérique, contrôlant 99 % de la puissance dans l’écosystème des cryptomonnaies.

Michael Saylor

Saylor va plus loin : pour lui, le Bitcoin est une forme d’énergie numérique, comparable au Projet Manhattan dans son potentiel révolutionnaire. Il soutient que seule cette cryptomonnaie, aux côtés des bons du Trésor américain, possède la liquidité et la confiance nécessaires pour devenir un actif de réserve mondial.

Les États-Unis en Pole Position ?

Les États-Unis ne sont pas en reste dans cette course. Des figures politiques comme Donald Trump, la sénatrice Cynthia Lummis et Bo Hines, membre du Conseil des conseillers présidentiels sur les actifs numériques, militent pour augmenter les réserves de Bitcoin du pays. Bo Hines a résumé l’ambition américaine en une phrase choc : “Nous voulons autant de Bitcoin que possible.”

À ce jour, les États-Unis détiennent une part importante des BTC via des saisies dans des affaires criminelles. Mais l’idée d’un achat massif et stratégique gagne du terrain, portée par des advocates comme Pompliano, qui prédit une hausse inexorable de sa valeur, à l’image de l’or.

Qui Sont les Autres Coureurs ?

Pompliano cite plusieurs nations dans cette compétition : la Russie, les Émirats Arabes Unis, le Bhoutan et, bien sûr, El Salvador. La Russie, par exemple, exploite ses vastes opérations de minage et utilise les cryptomonnaies pour contourner les sanctions occidentales. Mais d’autres acteurs majeurs, comme la Chine – deuxième plus grand détenteur de BTC après les États-Unis – restent discrets sur leurs intentions.

Les stratégies nationales en bref :

  • Russie : Minage intensif et contournement des sanctions.
  • Chine : Accumulation silencieuse, montant exact inconnu.
  • Ukraine : Réserves via dons post-conflit russo-ukrainien.
  • Royaume-Uni : BTC saisi lors d’opérations anti-blanchiment.

À cela s’ajoutent des acteurs inattendus, comme la Corée du Nord, qui vole des cryptomonnaies via des cyberattaques, ou encore des entreprises comme MicroStrategy et BlackRock, qui possèdent environ 500 000 BTC – soit plus de 2 % de l’offre totale.

Les Réfractaires : Un Choix Stratégique ?

Tous les pays ne se lancent pas dans cette course effrénée. L’Europe, par exemple, reste prudente. Si l’Estonie brille par son adoption de la blockchain dans des secteurs comme la santé ou les élections, les grandes puissances comme la France ou l’Allemagne rechignent à constituer des réserves de Bitcoin. Pourquoi ? Volatilité et faible liquidité sont souvent invoquées.

La Suisse, le Japon et la Corée du Sud adoptent une posture similaire. L’Allemagne, elle, a même vendu des milliers de BTC récemment, préférant observer de loin cette “partie de chaises musicales” décrite par Pompliano.

Et Si la Course n’Était Qu’un Mirage ?

Et si cette frénésie autour du Bitcoin n’était qu’une illusion ? Comparée à la course à l’espace ou au développement de l’arme nucléaire, cette compétition soulève une question : les nations qui n’y participent pas seront-elles vraiment désavantagées ? Genius Group, une entreprise utilisant le Bitcoin comme réserve corporative, offre une perspective intéressante : “Nous achetons et conservons sans chercher à vendre, croyant en son potentiel à long terme.”

Les pays sans vaisseaux spatiaux ou armes nucléaires au XXe siècle ont-ils tout perdu ?

Réflexion anonyme

Cette interrogation invite à relativiser. Le Bitcoin, avec son cours flirtant avec les 84 000 dollars en mars 2025, reste un actif spéculatif pour beaucoup. Pourtant, pour ses défenseurs, il incarne l’avenir de la finance mondiale – un avenir que personne ne veut rater.

Vers un Nouvel Ordre Financier ?

À mesure que la rareté du Bitcoin s’accentue – 90 % des BTC seront minés d’ici 2035 – la bataille pour sa domination pourrait redessiner les rapports de force économiques. Les États-Unis, portés par des leaders visionnaires, semblent déterminés à ne pas laisser cette opportunité leur échapper. Mais face à la montée en puissance de nations comme la Chine ou de corporations privées, une question demeure : qui sortira vraiment gagnant de cette course ?

Une chose est sûre : en mars 2025, le Bitcoin n’est plus un simple phénomène de mode. Il est devenu un outil stratégique, un symbole de puissance, et peut-être, pour certains, une arme dans une guerre économique silencieuse.

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