Imaginez un instant : quelque part sous Pyongyang, des milliers de cartes graphiques Nvidia interdites à l’export tournent à plein régime, jour et nuit. Elles n’alimentent ni des jeux vidéo, ni des recherches universitaires innocentes. Non, elles entraînent une intelligence artificielle dont le seul objectif est de vider vos portefeuilles crypto plus vite et plus discrètement que jamais. Ce n’est pas le scénario d’un thriller hollywoodien. C’est ce qui se passe en ce moment même, selon un rapport explosif publié fin novembre 2025.
La Corée du Nord passe à la vitesse supérieure dans le vol crypto
Le 30 novembre 2025, l’Institut pour la Stratégie de Sécurité Nationale sud-coréen (INSS) a lâché une bombe : Pyongyang utilise bel et bien des GPU Nvidia GeForce RTX de dernière génération, pourtant strictement interdits à l’exportation vers la Corée du Nord, pour accélérer ses programmes d’intelligence artificielle orientés cybercriminalité.
Et le timing est terrifiant : le même mois, les hacks crypto ont atteint 172,5 millions de dollars de pertes, selon les chiffres consolidés de CertiK. Coïncidence ? Certainement pas.
« L’utilisation de ressources de calcul IA haute performance pourrait multiplier de façon exponentielle le nombre d’attaques et de vols par unité de temps, permettant à un petit nombre d’opérateurs d’atteindre une efficacité comparable à une production industrielle. »
Rapport INSS, novembre 2025
Comment des GPU interdits arrivent-ils à Pyongyang ?
La question brûle toutes les lèvres. Les cartes Nvidia RTX 3000 et 4000 sont classées par les États-Unis comme des technologies à double usage (civil et militaire) et leur export vers la Corée du Nord est prohibée depuis des années.
Mais les filières sont bien rodées : réseaux chinois, sociétés-écrans russes, contrebande via des ports secondaires… Le même schéma que pour les missiles balistiques ou les composants nucléaires. Rien n’arrête un régime prêt à tout pour contourner les sanctions.
Les indices qui ne trompent pas :
- Des publications scientifiques nord-coréennes citent explicitement l’utilisation de RTX 2700 (probablement des RTX 3070 ou 4070 mal traduites).
- Des photos satellites montrent une consommation électrique anormale dans les centres de recherche de l’Académie des Sciences de Pyongyang.
- Explosion du nombre de malwares IA signés DPRK détectés par Google et Mandiant depuis 2024.
L’IA nord-coréenne se spécialise dans trois domaines mortels
Les chercheurs de l’INSS ont épluché des dizaines d’articles publiés par les universités nord-coréennes. Le constat est glaçant : les travaux se concentrent sur des technologies directement applicables au vol crypto.
- Reconnaissance faciale et suivi multi-objets → pour pirater les systèmes de vérification d’identité (KYC) ou déjouer les captchas.
- Synthèse vocale légère et identification d’accents → création de deepfakes audio ultra-réalistes pour des attaques vishing (phishing vocal) contre les équipes trésorerie des projets DeFi.
- Optimisation sous contraintes de ressources → parce qu’on n’a jamais assez de GPU quand on est sanctionné, ils apprennent à faire plus avec moins… et ça marche.
Ces recherches ne datent pas d’hier. Elles ont explosé depuis 2022, année où Kim Jong-un a personnellement ordonné le développement accéléré de l’IA « pour la sécurité nationale et le développement économique » (comprendre : pour remplir les caisses en volant à l’étranger).
Du phishing artisanal à l’usine à voler
Jusqu’à présent, les hackers du Lazarus Group et autres unités 621 travaillaient à la main : faux profils LinkedIn, mails piégés, malwares sur mesure. C’était déjà redoutablement efficace (plus de 3 milliards de dollars volés depuis 2017).
Mais avec l’IA entraînée sur des GPU de contrebande, on change d’échelle.
Ce que l’IA va automatiser :
- Génération instantanée de milliers de faux profils crédibles avec photos et historiques générés par IA.
- Deepfakes vidéo en temps réel pour infiltrer des appels Zoom d’équipes crypto.
- Détection automatique des failles dans les smart contracts avant même qu’elles soient connues du public.
- Phishing personnalisé à l’échelle de millions d’adresses en quelques heures.
Un seul opérateur pourra lancer ce qui nécessitait autrefois des dizaines de personnes. L’efficacité sera terrifiante.
« Un petit nombre de personnel pourra conduire des opérations avec une efficacité comparable à une production industrielle. »
Kim Min-jung, directrice du Centre de Stratégie Technologique Avancée, INSS
Novembre 2025 : 172 millions partis en fumée
Pour rappel, le mois de novembre 2025 a été catastrophique :
- 130,2 millions perdus à cause de vulnérabilités dans le code des protocoles.
- 42 millions via des compromis de portefeuilles privés.
- 45,5 millions ont pu être gelés ou récupérés (mais c’est une maigre consolation).
Et pendant ce temps, les GPU interdits tournaient à plein régime dans les sous-sols de Pyongyang.
La coopération Russie-Chine change la donne
Depuis la guerre en Ukraine, la Corée du Nord a noué des liens technologiques étroits avec la Russie et, dans une moindre mesure, avec certains acteurs chinois peu regardants.
Échange de savoir-faire, partage de datasets d’entraînement, accès à des clusters de calcul via des VPN russes… Tout cela accélère dramatiquement le niveau nord-coréen.
Que faire face à cette menace ?
Les experts sud-coréens appellent à une réaction internationale coordonnée :
- Renforcer le contrôle des filières d’exportation de GPU (même d’occasion).
- Développer des outils de détection spécifiques aux malwares IA nord-coréens.
- Imposer la vérification biométrique multifactorielle obligatoire pour toute transaction supérieure à X dollars dans les protocoles DeFi.
- Créer un fonds international d’indemnisation des victimes (comme pour les ransomwares).
Mais le temps presse. Chaque mois qui passe voit les capacités nord-coréennes croître de façon exponentielle.
Conclusion : la guerre froide du XXIe siècle se joue aussi dans les portefeuilles
La Corée du Nord ne développe pas l’arme nucléaire pour le plaisir. Elle développe l’IA pour la même raison : survivre malgré les sanctions en pillant le monde extérieur. Et cette fois, c’est votre seed phrase qui est dans le viseur.
Le rapport de l’INSS se termine sur une phrase qui donne froid dans le dos :
« Une surveillance précise des tendances de recherche IA nord-coréennes et des réponses politiques pour réprimer la diversion militaire et cyber de ces technologies sont urgemment nécessaires. »
En attendant que les États réagissent, une seule certitude : la prochaine fois que vous recevrez un message d’un « investisseur » avec une voix étrangement familière, ou que votre exchange vous demandera une vérification faciale « pour votre sécurité », demandez-vous si ce n’est pas déjà l’IA entraînée sur des RTX de contrebande qui vous regarde dans les yeux.
Parce que pendant qu’on débat encore de la régulation des stablecoins, Pyongyang, elle, est déjà passée à l’étape suivante.

