Firoz Patel, un ressortissant canadien de 50 ans, a appris à ses dépens qu’on ne plaisante pas avec le fisc américain, surtout quand il s’agit de cryptomonnaies. Son parcours chaotique dans le monde des actifs numériques lui aura valu deux condamnations et un aller simple pour la case prison.

Une première condamnation pour services de paiement illicites

L’histoire commence en 2004 quand Patel lance AlertPay, rebaptisé plus tard Payza, un service de paiement en cryptomonnaies. Le hic ? Il opère sans les licences requises aux États-Unis, notamment dans le District de Columbia. Une négligence qui lui vaudra d’être poursuivi en 2020 pour avoir accepté des fonds d’origine douteuse.

Malgré les alertes, Patel n’a pas retiré de sa plateforme les commerçants impliqués dans des activités à haut risque comme les arnaques à la Ponzi, le blanchiment d’argent, les combines pyramidales ou encore la vente de stéroïdes. Un laxisme qui lui coûtera cher.

Sous la direction de M. Patel, les commerçants n’ont pas été retirés de la plateforme Payza pour avoir été impliqués dans des activités à haut risque.

Département de la Justice des États-Unis

Plaidant coupable pour « conspiration en vue d’exploiter un service de transfert d’argent non autorisé et pour blanchiment d’argent », il écope d’une première peine de 36 mois de prison en 2020. Mais l’histoire ne s’arrête pas là.

La tentation des 450 Bitcoins cachés

Alors qu’il purge sa peine, Patel ne peut s’empêcher de repenser aux 450 Bitcoins issus de ses activités illégales. Un pactole qu’il tente de dissimuler aux autorités. D’abord en les déposant sur Binance, puis en les transférant vers un compte offshore au nom de son père, le tout avec l’aide d’un complice fournissant de fausses informations KYC.

Mais c’était sans compter sur la vigilance des enquêteurs qui retracent facilement les transactions grâce à la transparence de la blockchain. En mai 2023, une nouvelle inculpation tombe pour obstruction à la justice. Résultat des courses : 41 mois de prison supplémentaires, 3 ans de liberté surveillée et la confiscation des précieux Bitcoins.

Les étapes du parcours de Firoz Patel :

  • 2004 : Lancement d’AlertPay/Payza sans licences
  • 2020 : Condamnation à 36 mois de prison pour blanchiment
  • 2023 : Nouvelle inculpation pour dissimulation de 450 BTC
  • 2023 : Condamnation à 41 mois supplémentaires et confiscation

La morale de cette histoire

Au-delà du cas individuel, cette affaire illustre la volonté des régulateurs de mettre de l’ordre dans l’écosystème des cryptomonnaies. Opérer sans licence, accepter des fonds douteux ou tenter de tromper les autorités peut mener tout droit en prison, même des années après les faits.

À l’heure où les cryptos se démocratisent, il est plus que jamais crucial pour les acteurs du secteur de se mettre en conformité et de coopérer avec les autorités. La transparence blockchain, si elle protège les utilisateurs, permet aussi de traquer les fraudeurs. Firoz Patel l’a appris à ses dépens.

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