C’est une affaire qui fait grand bruit à Washington et dans le monde des cryptomonnaies. Les pièces mèmes TRUMP et MELANIA, lancées à la gloire du 47e président des États-Unis, se sont effondrées en bourse, perdant plus de 50% de leur valeur en quelques jours. Un krach qui n’est pas passé inaperçu auprès de certains élus du Congrès…
Warren et Auchincloss tirent la sonnette d’alarme
Dans une lettre adressée à plusieurs agences fédérales, dont le Bureau de l’éthique gouvernementale, la SEC, le Trésor et la CFTC, la sénatrice Elizabeth Warren et le représentant Jake Auchincloss ont exprimé de vives inquiétudes quant à la ligne de pièces mèmes de la famille Trump.
Leur principal grief ? Le lancement massif de ces jetons pourrait constituer une violation éthique, puisque n’importe qui dans le monde pourrait acheter des TRUMP pour gonfler la valeur nette du président, y compris “des acheteurs étrangers secrets cherchant à s’attirer les faveurs de l’administration.”
Un enrichissement suspect
Warren et Auchincloss notent que la valeur nette combinée de Trump et de sa femme a bondi à 58 milliards de dollars du jour au lendemain, grâce à ces pièces mèmes qui représentent désormais près de 90% de la fortune du 47e président. Ils affirment également que l’organisation Trump a réalisé un bénéfice de 58 millions de dollars sur les seuls frais de trading au 20 janvier.
Des soupçons de manipulation
Lancée le 18 janvier, le week-end précédant l’investiture de Trump, la pièce mème officielle TRUMP a atteint une capitalisation boursière de plus de 10 milliards de dollars en moins de 24 heures. Cependant, sa valeur s’est depuis effondrée de plus de 50%, passant de 73 à 34 dollars. Selon les données de crypto.news, la capitalisation boursière de TRUMP s’élève actuellement à 6,8 milliards de dollars.
De son côté, MELANIA a subi une perte encore plus importante. Malgré un pic à 13 dollars le jour du lancement, la valeur du jeton a depuis chuté de 80% pour ne plus atteindre que 2,56 dollars.
Vers un rug-pull présidentiel ?
Warren et Auchincloss soulignent que les pièces mèmes Trump sont accompagnées d’un avertissement précisant qu’elles sont uniquement destinées à être un symbole de soutien aux idéaux et aux croyances de Trump et ne sont pas considérées comme “un objet, une opportunité d’investissement, un contrat d’investissement ou une valeur mobilière de quelque type que ce soit.”
Les conditions générales de TRUMP et MELANIA prétendent :
- Exonérer les pièces de toute réclamation liée à la fraude
- Empêcher les acheteurs de se joindre à des recours collectifs contre la pièce ou ses émetteurs
Ils s’interrogent sur la validité légale de cet avertissement qui pourrait dissuader les investisseurs de déposer plainte en cas de perte importante. Ils demandent aux régulateurs s’ils s’engagent à enquêter sur ces jetons si des plaintes sont effectivement déposées.
Selon un rapport de CNN cité par les deux élus, 80% des pièces mèmes TRUMP seraient détenues par CIC Digital et Fight Fight Fight LLC, deux sociétés affiliées à l’organisation Trump. Ils allèguent que ces entités pourraient facilement vendre leurs avoirs et réaliser d’énormes profits, tout en déclenchant une forte baisse de la valeur de la pièce entraînant des pertes financières majeures pour les autres investisseurs.
Des doutes sur l’origine des fonds
Comme l’a rapporté crypto.news, Chainalysis a constaté qu’environ 60 portefeuilles détiennent la majorité des fonds générés par le jeton TRUMP. La firme a également noté que plus de 77% des portefeuilles détenant des TRUMP ont réalisé un bénéfice inférieur à 100 dollars.
Face à ces chiffres troublants, Elizabeth Warren et Jake Auchincloss demandent l’ouverture d’une enquête fédérale approfondie. Ils souhaitent faire la lumière sur l’origine des fonds, les liens entre l’organisation Trump et les sociétés détenant la majorité des jetons, ainsi que sur les potentiels délits d’initiés et manipulations de marché.
Une affaire à suivre de près, qui pourrait avoir de lourdes conséquences pour le président fraîchement investi et le marché des cryptomonnaies dans son ensemble. Les pièces mèmes, longtemps considérées comme des blagues inoffensives, se retrouvent aujourd’hui au cœur d’un scandale politico-financier sans précédent. Qui a dit que les mèmes ne pouvaient pas secouer les plus hautes sphères du pouvoir ?