Imaginez la scène : vous êtes le 4 décembre 2025, et une simple note de la Commodity Futures Trading Commission fait trembler tout l’écosystème crypto américain. Pour la première fois de l’histoire, le trading au comptant de cryptomonnaies va être autorisé sur des plateformes réglementées au niveau fédéral. Plus besoin de passer par des exchanges offshore ou des solutions grises. Les Américains vont pouvoir acheter du Bitcoin et d’autres tokens directement sur des bourses qui existent depuis près d’un siècle.
Une décision historique qui change tout
C’est Caroline Pham, présidente par intérim de la CFTC, qui a annoncé la nouvelle dans un communiqué brûlant. Et elle n’y est pas allée par quatre chemins.
« Pour la toute première fois, le spot crypto peut être négocié sur des bourses enregistrées auprès de la CFTC qui ont été la référence absolue pendant près de cent ans, avec les protections des clients et l’intégrité du marché que les Américains méritent. »
Caroline Pham, présidente par intérim de la CFTC
Cette phrase résume à elle seule l’ampleur du séisme. On passe d’une zone grise réglementaire à une autoroute balisée.
Trump en coulisses : la vraie raison de ce revirement
Ne nous leurrons pas. Cette décision ne sort pas de nulle part. Caroline Pham l’admet elle-même : elle répond directement aux « directives politiques » du président Donald Trump, revenu au pouvoir en janvier 2025.
Depuis son élection, Trump a multiplié les signaux pro-crypto : création d’un groupe de travail sur les actifs numériques, promesse de faire des États-Unis la « capitale mondiale du Bitcoin », nomination de personnalités clairement favorables au secteur. Cette approbation CFTC est la première grande concrétisation de cette nouvelle doctrine.
Les trois piliers qui ont permis cette décision express :
- Les recommandations du President’s Working Group on Digital Asset Markets
- La collaboration forcée (enfin) entre CFTC et SEC
- Les conclusions des « Crypto Sprints » organisés par la CFTC depuis 2024
Bitnomial, le grand gagnant immédiat
Parmi les premières plateformes à avoir obtenu le feu vert, on retrouve Bitnomial, une bourse de produits dérivés déjà enregistrée comme Designated Contract Market (DCM) auprès de la CFTC.
Ils n’ont pas perdu une seconde : le lancement du trading spot est prévu dès la semaine prochaine. On parle ici de contrats physiques livrables en Bitcoin, Ethereum et potentiellement d’autres altcoins majeurs, avec ségrégation des fonds clients, surveillance en temps réel et toutes les garanties d’une bourse traditionnelle.
Pour les institutionnels américains qui hésitaient encore à toucher à la crypto à cause du risque réglementaire, c’est le signal qu’ils attendaient.
Vers une clarification CFTC vs SEC en 2026 ?
Cette décision n’est qu’un avant-goût. Les sénateurs républicains (et quelques démocrates) préparent actuellement le Digital Asset Market Structure Bill, un texte qui vise à redessiner clairement la carte réglementaire :
- Les tokens considérés comme commodities (Bitcoin, Ethereum…) → sous la supervision exclusive de la CFTC
- Les tokens assimilés à des securities → restent sous la coupe de la SEC
- Création d’un régime spécial pour les stablecoins
- Possibilité pour les bourses d’être dual-registered (CFTC + SEC)
Si ce texte passe au premier semestre 2026, on assistera à la plus grande clarification réglementaire de l’histoire crypto aux États-Unis.
Caroline Pham part, Michael Selig arrive
Caroline Pham, qui a piloté cette révolution en quelques mois, devrait céder sa place dès que le Sénat confirmera Michael Selig. Cet avocat, actuellement à la tête de la Crypto Task Force de la SEC sous l’ère Trump, est connu pour ses positions très favorables à l’innovation blockchain.
Autrement dit : la CFTC va rester durablement pro-crypto. Ce n’est pas un feu de paille électoral.
Ce que ça change concrètement pour vous
À court terme, les investisseurs américains vont gagner en sécurité juridique. Plus besoin de passer par Kraken, Coinbase ou Binance.US avec les incertitudes qu’on connaît. Vous pourrez trader du spot Bitcoin avec les mêmes protections qu’un contrat à terme sur le pétrole ou le blé.
À moyen terme, cette décision va très probablement entraîner :
- Une explosion des volumes sur les bourses CFTC-registered
- Une baisse des primes sur les ETF spot (car concurrence directe)
- L’arrivée massive de nouveaux institutionnels (fonds de pension, banques privées)
- Une pression à la baisse sur les frais sur l’ensemble du marché US
Et l’Europe dans tout ça ?
Pendant ce temps, l’Europe avance à son rythme avec MiCA. Mais voir les États-Unis prendre une avance aussi nette sur le trading spot réglementé fait mal. On peut s’attendre à une accélération des discussions autour d’un « MiCA 2 » ou d’autorisations similaires pour les bourses européennes sous supervision ESMA.
La guerre de la régulation crypto est bel et bien lancée. Et pour une fois, les États-Unis prennent la tête.
Conclusion : 2026, l’année où tout bascule ?
Entre cette autorisation historique de la CFTC, la probable adoption du Digital Asset Market Structure Bill, la nomination de régulateurs pro-crypto et la réserve stratégique Bitcoin promise par Trump, tous les voyants sont au vert outre-Atlantique.
Le message est clair : les États-Unis ne veulent plus laisser la Chine, Dubaï ou Singapour dominer l’innovation blockchain. Ils reprennent la main, et ils le font en force.
Pour le marché crypto mondial, cela signifie probablement une nouvelle vague d’adoption institutionnelle, une hausse de la légitimité, et – osons le mot – le début de la fin de l’ère « Far West » qu’on a connue depuis 2017.
Alors, prêt à voir le Bitcoin et les altcoins s’échanger aux côtés du maïs et du pétrole sur les plus vieilles bourses du monde ? L’histoire est en marche.

