L’effervescence règne sur les marchés financiers alors qu’une étape majeure vient d’être franchie en Europe. La Slovénie, pionnière dans l’innovation des marchés de capitaux, a émis le tout premier bon d’État numérique de la zone euro. Cette opération inédite, réalisée en partenariat avec la banque française BNP Paribas, marque l’avènement d’une nouvelle ère pour la finance souveraine.

La technologie blockchain au service des États

Derrière cette prouesse se cache la puissance de la blockchain Canton, une plateforme développée par la société Digital Asset. Conçue pour offrir une infrastructure décentralisée et interopérable, Canton permet le règlement des transactions directement sur la chaîne. C’est cette technologie de pointe que BNP Paribas a mise à profit pour son offre Neobonds, permettant ainsi l’enregistrement et la gestion des bons digitaux.

Un bon d’État pionnier

D’une valeur nominale de 30 millions d’euros, arborant un coupon de 3,65% et une échéance au 25 novembre, ce bon d’État numérique slovène est le premier du genre dans la zone euro. Son émission s’inscrit dans le cadre du programme d’expérimentation de la Banque Centrale Européenne sur le règlement de monnaie de banque centrale de gros.

BNP Paribas, fer de lance de l’innovation

Pour Frederic Zorzi, responsable mondial des marchés primaires chez BNP Paribas CIB, cet exploit démontre l’engagement de la banque à « contribuer aux solutions de règlement numérique de gros pilotées par l’Eurosystème, qui rendront le règlement des obligations plus efficace et plus sûr ». Un engagement qui se concrétise à travers la plateforme Neobonds, véritable fer de lance de BNP Paribas dans la tokenisation des actifs financiers.

La blockchain ouvre un nouveau chapitre pour les émissions de dette souveraine

Frederic Zorzi, BNP Paribas CIB

La promesse de la finance décentralisée

Au-delà de l’exploit technologique, c’est une véritable révolution qui se profile pour les marchés obligataires. La tokenisation promet en effet une efficacité accrue, une réduction des coûts et une plus grande liquidité. Des atouts qui séduisent de nombreux acteurs institutionnels, comme en témoigne la liste des participants au réseau Canton: Goldman Sachs, Microsoft ou encore Deloitte.

Les avantages clés de la tokenisation des obligations d’État :

  • Efficacité accrue des processus d’émission et de règlement
  • Réduction des coûts de transaction et des intermédiaires
  • Transparence et traçabilité renforcées grâce à la blockchain
  • Accessibilité élargie pour les investisseurs internationaux
  • Liquidité potentiellement décuplée sur les marchés secondaires

Vers une démocratisation des obligations numériques ?

Si la Slovénie fait figure de pionnière, nul doute que d’autres États lui emboîteront le pas. La France, l’Allemagne mais aussi l’Italie ont déjà manifesté leur intérêt pour cette technologie disruptive. Reste à voir si cette première émission fera des émules et marquera le début d’une vague de fond dans la finance souveraine.

Une chose est sûre : la blockchain s’impose comme un outil incontournable pour moderniser les marchés de capitaux. Et si certains doutent encore de sa maturité, l’exemple slovène démontre que le futur de la dette souveraine est déjà en marche, sous la bannière du numérique.

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