Le monde des cryptomonnaies n’est pas épargné par les controverses, et la dernière en date concerne Citrea, un projet visant à apporter les fonctionnalités des smart contracts d’Ethereum sur la blockchain Bitcoin. Alors que Citrea venait juste de lever 2,7 millions de dollars lors d’un tour de financement mené par le géant Galaxy Ventures, des accusations de marketing trompeur viennent ternir l’image du projet.

Robin Linus, créateur de BitVM, tire la sonnette d’alarme

C’est un post sur le réseau social X (anciennement Twitter) de Robin Linus, l’auteur du livre blanc de BitVM, qui a mis le feu aux poudres le 30 mai dernier. Selon lui, le marketing de Citrea est “plein d’exagérations et de déclarations trompeuses”, laissant entendre à tort une affiliation plus étroite avec le projet BitVM afin d’attirer l’attention des investisseurs.

BitVM, pour “Bitcoin Virtual Machine”, est un procédé permettant d’apporter des fonctionnalités de smart contracts similaires à celles d’Ethereum directement sur la blockchain Bitcoin, en utilisant des preuves à connaissance nulle (zero-knowledge proofs ou ZKP). Une technologie révolutionnaire qui intéresse de près les acteurs de l’écosystème, dont Citrea, qui cherche à construire une couche d’exécution par-dessus Bitcoin.

Nous avons un background dans les ZK et avons inventé différents produits comme PoI et PP. Nous n’avons besoin d’aucune affiliation et n’en avons jamais eu besoin.

Orkun Kılıç, co-fondateur de Chainway Labs

La réponse de Citrea

Orkun Kılıç, co-fondateur de Chainway Labs, l’équipe derrière Citrea, n’a pas tardé à réagir aux propos de Robin Linus. Il souligne que ces déclarations “font de l’ombre” à leur travail, et affirme que le marketing de Citrea reflète fidèlement leurs développements. Il insiste sur l’expertise de son équipe dans les technologies zero-knowledge et leurs précédentes innovations dans le domaine.

L’enjeu de la finance décentralisée sur Bitcoin

Derrière ces querelles se cache un enjeu de taille : celui de la finance décentralisée (DeFi) sur le réseau Bitcoin. Alors qu’Ethereum domine actuellement le secteur, hébergeant la majorité des protocoles et de la valeur de la DeFi, de nombreux acteurs voient en Bitcoin un potentiel encore inexploité.

La DeFi sur Bitcoin en quelques chiffres clés:

  • Selon Pantera Capital, les dApps Ethereum représentent 8 à 50% de sa capitalisation, actuellement autour de 25%.
  • En appliquant ces proportions à Bitcoin, le réseau pourrait attirer environ 225 milliards de dollars via des dApps Bitcoin.
  • Un potentiel de croissance énorme pour l’écosystème Bitcoin.

Le développement de couches d’exécution de smart contracts comme BitVM pourrait en effet ouvrir la voie à l’essor d’un écosystème applicatif DeFi directement sur la blockchain originelle. Un scénario qui n’est pas sans attiser les convoitises et la concurrence, comme en témoigne la levée de fonds de Citrea.

Quelle suite pour Citrea et BitVM ?

Si Citrea dément fermement les accusations de Robin Linus, cette polémique pourrait néanmoins ralentir l’élan né de sa récente levée de fonds. L’équipe devra redoubler d’efforts pour clarifier sa position et rassurer la communauté sur l’intégrité de son projet.De son côté, Robin Linus, à l’origine du concept BitVM, devra veiller à ce que son travail ne soit pas dénaturé à des fins marketing. L’avenir de la DeFi sur Bitcoin passera par la rigueur et la transparence.

Une chose est sûre, la route vers des applications décentralisées performantes et sécurisées sur la blockchain Bitcoin est encore longue. Mais avec un potentiel estimé à plusieurs centaines de milliards de dollars, les acteurs du secteur ne manqueront pas de motivation pour relever les défis techniques et bâtir les fondations de la finance décentralisée de demain.

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