Wingardium Sa-to-shi ! Quand un prétendu Satoshi Nakamoto du nom de Stephen Mollah apparaît à Londres, présenté par son agent Charles Anderson, on s’attend à des preuves, à une révélation de taille, et pourquoi pas, à une véritable révélation qui bouleverserait l’histoire de la reine des cryptomonnaies à tout jamais. Mais ce 31 octobre, ce n’est pas vraiment ce qu’ont vécu les journalistes rassemblés dans un club privé londonien.
Un Spectacle Digne des Meilleures Comédies d’Improvisation
Face à une salle pleine de journalistes de la BBC, du Financial Times et autres, Stephen Mollah, accompagné de son acolyte Charles Anderson, a promis une révélation explosive. Résultat ? Plutôt un moment digne des meilleures comédies d’improvisation.
La scène a pris un tour quasi comique quand Anderson, en guise de « preuve », a tenté de montrer des fichiers sur un ordinateur… sans réussir à le brancher. Oui, la prise n’était pas la bonne, et les preuves sont restées dans le laptop, inaccessibles. Pendant ce temps, Stephen Mollah, vêtu d’un blazer à carreaux et d’un pantalon de camouflage, regarde fixement la salle, comme s’il tentait de projeter une aura de génie mystique.
Des Déclarations Floues et Sans Fondement
Finalement, Mollah s’avance et déclare : « Je suis Satoshi Nakamoto. J’ai écrit le white paper de Bitcoin ». Un moment solennel, mais sans aucun effet de surprise, surtout quand il ajoute, l’air détaché :
Quand on lui demande de décrire Bitcoin, ce qu’il devrait connaître sur le bout des doigts, il répond : « C’est électronique… c’est digital. » Quant à ses fameux bitcoins, Mollah explique que la clé privée serait divisée en huit parties, réparties sur des ordinateurs disséminés aux quatre coins du globe. Une histoire qui rappelle étrangement les Horcruxes de Voldemort dans Harry Potter…
Une Crédibilité Qui S’Effrite
Bien sûr, la preuve tant attendue, celle qui légitimerait ses déclarations, n’a jamais réellement fait surface. Mollah exhibe des captures d’écran floues de posts sur les forums Bitcoin de 2008 et 2009. Soit.
Ce que l’on sait sur Stephen Mollah et Charles Anderson :
- Actuellement sous le coup d’accusations pour fraude
- Connus pour des séries d’autres « révélations » similaires, sans preuves convaincantes
- Impliqués dans une procédure judiciaire à Londres pour fausses déclarations
D’ailleurs, l’événement à Londres a été qualifié de « spectacle » par Anderson lui-même qui a défendu Mollah avec l’ardeur d’un vendeur de foire. De son côté, Mollah n’est ni le premier ni le dernier à se proclamer Satoshi Nakamoto. Avant lui, on se souvient de Craig Wright, l’Australien aux multiples procès, ou encore du dernier documentaire de Cullen Hoback « Money electric : The Bitcoin Mystery » qui avait lui aussi échoué à convaincre la communauté.
Le Mystère Satoshi Nakamoto Reste Entier
L’ironie de l’histoire ? Malgré le défilé de ces prétendants, le mystère de Satoshi Nakamoto reste entier, et chaque nouveau « révélateur » ne fait que renforcer la légende. Pour l’heure, Mollah et Anderson auront surtout marqué les esprits comme les protagonistes d’une comédie bien orchestrée. Les preuves sont aussi évanescentes que leur crédibilité.
Bien sûr, Stephen, nous aussi, nous sommes Satoshi Nakamoto. En attendant de vraies preuves, le mystère autour du créateur de Bitcoin continue de nourrir les fantasmes et les impostures. Une chose est sûre, la chasse au véritable Satoshi Nakamoto est loin d’être terminée !