Alors que le spectre d’une vente massive de bitcoins par le gouvernement plane sur le marché des cryptomonnaies, une voix inattendue s’élève pour s’y opposer. Et pas n’importe laquelle : celle de Donald Trump, candidat déclaré à la présidence des États-Unis pour 2024. Celui qui était jusqu’alors connu pour son scepticisme envers les cryptos semble avoir changé son fusil d’épaule. Faut-il y voir un opportunisme électoral ou un véritable virage stratégique ?

Trump, nouveau meilleur ami du Bitcoin ?

Invité sur le livestream du streamer Adin Ross, Donald Trump a créé la surprise en affirmant que le gouvernement américain ne devrait pas vendre ses bitcoins. Une prise de position à contre-courant de la tendance actuelle, qui voit plusieurs États se débarrasser de leurs cryptoactifs saisis lors d’enquêtes. Comme l’Allemagne qui a récemment soldé ses bitcoins, au prix d’une perte sèche de 124 millions de dollars…

Pour l’ancien président, il s’agit de “quelque chose qu’ils ne devraient pas faire”. Au contraire, les États-Unis devraient selon lui chercher à “construire” leur réserve de bitcoins. Une vision qu’il justifie par la menace que représente la Chine dans la course à la domination du secteur :

“Si nous ne le faisons pas, la Chine le fera, et d’autres endroits le feront, et ils le feront de toute façon.”

Donald Trump

Faire des USA une “superpuissance minière”

Derrière cet apparent soutien au Bitcoin, on retrouve en réalité l’obsession de Trump pour la rivalité avec la Chine. Une rivalité qui s’exprime notamment dans le domaine du minage de cryptomonnaies. Le candidat a ainsi réaffirmé son ambition de faire des États-Unis une “superpuissance minière”, comme il l’avait déjà évoqué en avril dernier.

Pour lui, la question n’est pas de savoir si “vous aimez ou non” les cryptos et l’intelligence artificielle. “Le but principal est de ne pas laisser le champ libre à la Chine”, martèle-t-il. Un discours qui laisse planer le doute sur la sincérité de son rapprochement avec le secteur…

Un virage à 180 degrés

Il faut dire que Donald Trump n’a pas toujours été tendre avec le Bitcoin et les cryptomonnaies. En juillet 2019, alors président en exercice, il qualifiait le BTC d’actif “basé sur du vent” et affirmait ne pas être un “fan” des cryptomonnaies. Un an plus tard, il persistait en estimant que le Bitcoin semblait être “une escroquerie”.

Mais c’était avant. Avant qu’il ne se déclare à nouveau candidat pour 2024. Avant qu’il ne comprenne l’enjeu du soutien des électeurs pro-cryptos. Car Trump est bien placé pour savoir que dans une élection, chaque voix compte. Quitte à revoir ses positions…

Ce qu’il faut retenir des déclarations de Trump sur le Bitcoin :

  • Il s’oppose à la vente des bitcoins détenus par le gouvernement US
  • Il souhaite faire des États-Unis une “superpuissance minière”
  • Son soutien semble motivé par la rivalité avec la Chine
  • Un revirement spectaculaire par rapport à ses positions passées

Un calcul électoraliste ?

Difficile de ne pas voir dans ce revirement de Trump une manœuvre électoraliste à l’approche du scrutin de 2024. Lui qui a toujours aimé jouer les provocateurs semble avoir flairé le bon filon en surfant sur la vague crypto. Une vague qui pourrait bien le porter jusqu’à la Maison Blanche, comme elle avait porté le Salvadorien Nayib Bukele en 2019.

Mais gare au retour de bâton. Car les électeurs crypto ont de la mémoire. Et ils pourraient bien se souvenir des critiques passées de Trump à l’égard du Bitcoin s’il venait à être élu. À moins qu’il ne soit prêt à transformer l’essai en faisant vraiment des États-Unis le nouveau paradis des cryptos. Réponse en novembre 2024…

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