Imaginez un instant que les États-Unis, première puissance mondiale, décident de bouleverser leur stratégie financière en misant sur Bitcoin. Pas une simple spéculation, mais une révolution orchestrée via des obligations d’État d’un nouveau genre. Andrew Hohns, PDG de Newmarket Capital, a jeté un pavé dans la mare le 11 mars 2025 lors d’une conférence organisée par le Bitcoin Policy Institute. Sa proposition ? Les « Bit Bonds », des obligations de 2 000 milliards de dollars destinées à intégrer Bitcoin dans les finances publiques américaines tout en réduisant la dette nationale. Une idée qui intrigue autant qu’elle divise.
Les Bit Bonds : Une Idée Qui Change La Donne
À première vue, l’idée peut sembler farfelue. Pourquoi une nation aussi puissante que les États-Unis se tournerait-elle vers une cryptomonnaie pour résoudre ses problèmes financiers ? Pourtant, en y regardant de plus près, le concept des Bit Bonds révèle une ambition bien plus profonde : repenser la gestion de la dette tout en positionnant le pays comme un leader dans l’adoption de Bitcoin. Andrew Hohns ne propose pas seulement une solution économique, il dessine une vision stratégique pour l’avenir.
Qu’est-ce Que Les Bit Bonds ?
Concrètement, les Bit Bonds sont des obligations émises par le gouvernement américain, mais avec une particularité : une partie des fonds levés serait utilisée pour acheter du Bitcoin. Sur les 2 000 milliards de dollars proposés, 90 % serviraient à financer les besoins publics classiques, tandis que 10 %, soit 200 milliards, seraient investis dans la cryptomonnaie reine. À un prix hypothétique de 90 000 $ par BTC, cela représenterait environ 2,22 millions de Bitcoins ajoutés à une réserve stratégique nationale.
Les chiffres clés du projet :
- Montant total des obligations : 2 000 milliards de dollars.
- Part dédiée à Bitcoin : 200 milliards de dollars.
- Quantité estimée de BTC : 2,22 millions (à 90 000 $ par unité).
Mais l’objectif ne s’arrête pas là. Ces obligations offriraient un rendement annuel de seulement 1 %, bien en dessous des 4,5 % des Treasuries actuelles. Résultat ? Une économie colossale de 554 milliards de dollars sur les intérêts sur 10 ans, selon Hohns. Une aubaine pour un pays dont la dette fédérale ne cesse de croître.
Pourquoi Cette Proposition Fait Sens
Pour comprendre l’intérêt des Bit Bonds, il faut se pencher sur deux enjeux majeurs : la dette américaine et la montée en puissance de Bitcoin. Avec une dette nationale qui devrait atteindre 50,8 trillions de dollars d’ici 2045, les États-Unis cherchent des moyens innovants pour alléger leur fardeau. En parallèle, Bitcoin, dont le cours flirte avec les 83 698 $ en mars 2025, s’impose comme un actif incontournable, souvent comparé à un « or numérique ».
Avec ce plan, nous pourrions neutraliser la dette fédérale d’ici 2045 grâce à une réserve de Bitcoin valorisée à plus de 50 trillions.
Andrew Hohns, PDG de Newmarket Capital
En misant sur une cryptomonnaie dont la valeur pourrait encore exploser, le gouvernement américain transformerait un passif en actif stratégique. Une réserve de Bitcoin pourrait non seulement couvrir la dette future, mais aussi renforcer la position géopolitique des États-Unis face à des nations comme la Chine ou la Russie, qui explorent elles-mêmes les monnaies numériques.
Un Investissement Attractif Pour Tous
Les Bit Bonds ne s’adressent pas qu’au gouvernement. Hohns veut en faire un produit accessible aux citoyens américains et aux investisseurs étrangers. Avec un rendement fixe de 4,5 % par an – aligné sur les Treasuries classiques – et une part de 50 % des gains générés par Bitcoin, les investisseurs pourraient voir des retours annuels oscillant entre 7 % et 17 %, selon la performance de la cryptomonnaie. Et cerise sur le gâteau : ces gains seraient exonérés d’impôts pour les Américains.
Imaginons une famille investissant 2 900 $ dans ces obligations. Sur 10 ans, elle pourrait récupérer entre 5 000 $ et 10 000 $, un rendement bien supérieur aux livrets d’épargne traditionnels. Pour les investisseurs étrangers, les Bit Bonds deviendraient une option prisée grâce à leur statut de collatéral dans des opérations de swaps ou de dérivés.
Un Rempart Contre L’inflation
L’un des arguments phares d’Andrew Hohns, c’est la protection contre l’inflation. Avec une Réserve fédérale qui jongle entre hausse des taux et impression monétaire, le dollar perd peu à peu son statut de valeur refuge. Bitcoin, avec son offre limitée à 21 millions d’unités, apparaît comme une alternative crédible. Les Bit Bonds offriraient ainsi aux Américains un outil pour préserver leur pouvoir d’achat face à une économie incertaine.
Avantages pour les citoyens :
- Protection contre l’inflation grâce à Bitcoin.
- Rendements potentiels élevés, jusqu’à 17 % par an.
- Exonération fiscale sur les gains.
Les Défis À Relever
Mais tout n’est pas rose dans cette proposition. Intégrer Bitcoin, un actif volatile, dans les finances publiques comporte des risques. Si son cours s’effondre, les gains escomptés pourraient se transformer en pertes abyssales. De plus, convaincre le Congrès et les institutions traditionnelles d’adopter une telle mesure relève du défi politique. Les sceptiques y verront une spéculation hasardeuse plutôt qu’une stratégie réfléchie.
Autre obstacle : la régulation. Les cryptomonnaies restent un sujet sensible aux États-Unis, où les débats sur leur légalité et leur taxation font rage. Les Bit Bonds pourraient être perçus comme une tentative de contourner ces discussions, au risque de provoquer une levée de boucliers.
Un Pari Sur L’avenir
Ce qui frappe dans la vision d’Andrew Hohns, c’est son audace. Là où d’autres se contentent de suivre les tendances, lui propose de les anticiper. Si les Bit Bonds voient le jour, ils pourraient redéfinir la relation entre les gouvernements et les cryptomonnaies. Les États-Unis deviendraient alors le premier pays à faire de Bitcoin un pilier de sa stratégie financière, un signal fort envoyé au reste du monde.
Les Bit Bonds sont un outil puissant pour protéger les Américains de l’inflation tout en repensant notre économie.
Andrew Hohns
Et si le projet échoue ? Les critiques auront beau jeu de pointer du doigt un fiasco coûteux. Mais dans un monde où l’innovation prime, prendre des risques pourrait être la clé pour rester en tête. Après tout, qui aurait parié sur Bitcoin il y a 15 ans ?
Et La Concurrence Dans Tout Ça ?
Pendant que les États-Unis envisagent les Bit Bonds, d’autres nations ne restent pas les bras croisés. El Salvador a déjà fait de Bitcoin une monnaie légale, tandis que la Chine avance sur son yuan numérique. Si l’idée de Hohns se concrétise, elle pourrait accélérer une course mondiale à l’adoption des cryptomonnaies par les États, redessinant les rapports de force économiques.
Les investisseurs, eux, scrutent chaque mouvement. Avec des altcoins comme Ethereum (1 921,93 $) ou Solana (129 $) en pleine croissance, Bitcoin reste le roi incontesté. Une réserve stratégique américaine pourrait encore consolider sa domination, au détriment des autres cryptos.
Conclusion : Une Révolution En Marche ?
Les Bit Bonds d’Andrew Hohns ne sont pas qu’une proposition financière. Ils incarnent une vision où Bitcoin cesse d’être un simple actif spéculatif pour devenir un levier économique majeur. Entre réduction de la dette, protection contre l’inflation et rendements attractifs, l’idée a de quoi séduire. Mais entre le rêve et la réalité, le chemin reste semé d’embûches. Une chose est sûre : en mars 2025, cette annonce fait déjà trembler le monde de la finance.
Alors, les États-Unis oseront-ils franchir le pas ? L’avenir nous le dira. En attendant, les Bit Bonds s’imposent comme l’une des idées les plus audacieuses de cette décennie. Et vous, y investiriez-vous ?