L’univers des cryptomonnaies n’est pas épargné par les arnaques et les scandales. L’un des plus retentissants de ces dernières années, PlusToken, refait surface alors que les autorités chinoises ont récemment déplacé des centaines de milliers d’Ethereum (ETH) liés à cette fraude massive. Une nouvelle qui suscite l’inquiétude de la communauté crypto, redoutant une pression vendeuse significative sur le cours de la deuxième plus grande cryptomonnaie.
Retour sur l’arnaque PlusToken
PlusToken était un soi-disant projet d’investissement crypto promettant des rendements mirobolants, qui s’est avéré être en réalité un vaste système de Ponzi. Lancé en 2018, il a réussi à soutirer près de 5,7 milliards de dollars à plus de 2 millions de participants à travers l’Asie, principalement en Chine et en Corée du Sud, avant d’être démantelé en 2019.
En juillet 2020, la police chinoise a procédé à l’arrestation de 27 membres clés de PlusToken et saisi une grande quantité de cryptomonnaies, dont des Bitcoins (BTC), des Ethereum (ETH) et des EOS. C’est justement une partie de ces ETH, gelés depuis lors, qui ont été déplacés récemment.
Plus de 789 000 ETH transférés, une menace pour le cours ?
D’après les analyses on-chain de la société Lookonchain, spécialisée dans la traçabilité des mouvements sur la blockchain, 789 533 ETH précédemment liés à PlusToken auraient été transférés le 9 août dernier. Au cours actuel de l’Ethereum, cela représente plus de 1,8 milliard de dollars.
Cette annonce a fait l’effet d’une bombe au sein de la communauté, beaucoup craignant que les autorités chinoises ne décident de vendre massivement ces ETH sur le marché, créant ainsi une forte pression baissière sur le cours. Un scénario catastrophe dont le marché se passerait bien dans le contexte actuel, après le krach historique du mois de juin.
Des inquiétudes à relativiser
Si la nouvelle est effectivement préoccupante, il convient cependant de relativiser l’ampleur de la menace. En effet, peu après son annonce initiale, Lookonchain a supprimé son tweet et revu ses chiffres à la baisse.
Des analyses plus poussées menées par d’autres membres de la communauté semblent indiquer qu’en réalité, “seulement” 25 000 ETH environ auraient été transférés, pour une valeur avoisinant les 63 millions de dollars. Un montant certes conséquent, mais bien loin des 1,8 milliard initialement évoqués.
Il n’y aura probablement pas 789 534 ETH en attente de vente. La majeure partie a probablement été vendue en 2021, et ce qui est actuellement consolidé représente une petite partie qui n’a pas été vendue en 2021.
EmberCN, analyste on-chain
Selon toute vraisemblance, l’essentiel des ETH saisis aurait donc déjà été écoulé sur le marché par le passé, notamment en 2021. Les montants actuellement en jeu représenteraient des reliquats non vendus à l’époque.
Un phénomène qui n’est pas isolé
Le cas PlusToken n’est malheureusement pas un événement isolé. Ces derniers temps, plusieurs gouvernements ont procédé au transfert de larges quantités de cryptomonnaies saisies dans le cadre d’affaires judiciaires :
- En avril, les autorités allemandes ont déplacé pour 113 millions de dollars de BTC liés au darknet.
- Fin juillet, le gouvernement américain a lui aussi transféré des milliers de BTC saisis lors du démantèlement de Silk Road il y a près de 10 ans.
Un scénario qui tend à se répéter, créant à chaque fois une certaine tension sur le marché, qui redoute une vente massive et une chute des cours. Mais à ce jour, les impacts sont restés limités et de courte durée.
L’épisode PlusToken démontre une nouvelle fois l’importance de la vigilance dans l’univers crypto, où les arnaques de grande ampleur sont légion. Il illustre également la complexité de la gestion des avoirs saisis par les autorités, dont les décisions peuvent avoir un impact sensible sur tout l’écosystème.
Malgré ces soubresauts, l’Ethereum, portée par ses fondamentaux solides et ses perspectives de développement, semble avoir la résilience pour absorber ces vagues. Son cours a d’ailleurs rapidement rebondi après un bref trou d’air, preuve que la confiance des investisseurs reste intacte.
