L’acharnement mis en place par la SEC des États-Unis à l’encontre du secteur des cryptomonnaies commence sérieusement à ressembler à une mauvaise farce. Au point que même son patron Gary Gensler devient un véritable caillou dans la chaussure du président Joe Biden, candidat à sa réélection. Car rien ne semble pouvoir stopper cette croisade anti-crypto, et ce malgré une opposition grandissante venant désormais du propre camp démocrate de Biden.
C’est dans ce contexte pour le moins tendu que la plateforme d’échange de cryptomonnaies Binance.US se retrouve prise dans un procès récemment confirmé par la justice américaine. Pourtant, après pas moins de 11 mois d’enquête approfondie, la SEC elle-même admet n’avoir toujours « pas identifié de preuve d’actes répréhensibles » de la part de Binance.US. Une situation ubuesque qui en dit long sur les motivations réelles de l’instance de régulation.
Un procès maintenu malgré une enquête stérile de la SEC
Le combat acharné mené par la SEC contre Binance a trouvé son point d’orgue avec l’attaque en justice de sa filiale américaine Binance.US. En effet, cela fait maintenant plus d’un an que la plateforme est dans le viseur du gendarme boursier, mise en cause pour de supposées fraudes et une gestion douteuse des fonds de ses clients.
Une procédure à laquelle Binance a fini par obtempérer, dans la lignée de son revirement réglementaire amorcé suite au départ forcé de son fondateur charismatique Changpeng Zhao (CZ). Mais visiblement, même en acceptant de payer une amende record de 4 milliards de dollars pour régler ses contentieux, Binance n’est pas parvenu à calmer les ardeurs répressives de la SEC.
La SEC n’a pas encore identifié de preuve d’actes répréhensibles de la part de Binance.US.
Binance US
Car le régulateur considère Binance.US comme une entité indépendante, et donc également punissable. C’est pourquoi le procès intenté contre elle vient d’être confirmé par une décision de justice. Une issue à laquelle Binance US affirme s’être « préparée » dans un communiqué officiel, tout en pointant du doigt l’approche de la SEC :
« Il est regrettable que nous, comme de nombreuses entreprises du secteur, soyons devenus les victimes de l’approche réglementaire de la SEC et des excès de pouvoir motivés par des raisons politiques sous sa direction actuelle. »
Binance.US confiant face à des accusations « non étayées »
Et pour cause : après 11 longs mois d’enquête, la SEC admet elle-même n’avoir « pas encore identifié de preuve d’actes répréhensibles » de la part de Binance.US. La plateforme se dit donc « confiante » face à des accusations qu’elle juge « non étayées par des faits ou par le droit ».
Pour rappel :
- Binance a accepté de payer une amende record de 4 milliards de $ pour régler ses contentieux réglementaires.
- Mais la SEC considère Binance.US comme une entité indépendante, donc punissable séparément.
- Après 11 mois d’enquête, la SEC n’a toujours pas trouvé de preuve d’actes répréhensibles de Binance.US.
Selon Binance.US, la SEC n’aurait même pas l’autorité nécessaire pour engager ce type de procédure. C’est pourquoi la société espère une invalidation pure et simple des poursuites dans le cadre du procès qui s’annonce.
Gary Gensler, le caillou crypto dans la chaussure de Joe Biden
Cette affaire illustre une nouvelle fois l’approche pour le moins contestable de la SEC à l’égard de l’industrie des cryptomonnaies. Une croisade idéologique menée par son patron Gary Gensler, qui commence sérieusement à devenir embarrassante pour l’administration Biden.
L’approche réglementaire de la SEC relève d’excès de pouvoir motivés par des raisons politiques.
Binance US
Car même au sein du camp démocrate, les voix s’élèvent de plus en plus pour dénoncer cette guerre ouverte contre les cryptos. Beaucoup y voient une entrave à l’innovation, motivée davantage par des intérêts politiques que par un véritable souci de protection des investisseurs.
Reste à voir comment évoluera ce procès entre la SEC et Binance.US. Mais une chose est sûre : dans cette affaire, le régulateur américain semble être en train de perdre le peu de crédibilité qu’il lui restait. Et cela pourrait bien finir par se retourner contre lui.
