Imaginez un monde où votre maison, votre obligation d’entreprise ou même une part d’Apple s’échange en quelques clics sur une blockchain, 24 h/24, avec une liquidité jamais vue. Ce monde n’est plus de la science-fiction : il est déjà en train de naître sous nos yeux. Et selon le dernier rapport de RedStone, l’un des principaux oracles blockchain, il pourrait valoir 60 milliards de dollars dès 2026.
60 milliards. Pas en 2030. Pas en 2035. En 2026. Soit dans à peine 14 mois. Cette prévision fait l’effet d’une petite bombe dans l’écosystème crypto et commence à faire sérieusement réfléchir les grandes banques traditionnelles.
Pourquoi cette explosion soudaine des actifs tokenisés ?
Tout a vraiment commencé fin 2023. Les institutionnels, échaudés par les taux d’intérêt élevés et la quête désespérée de rendement, ont découvert qu’on pouvait mettre sur blockchain des actifs bien réels – et surtout bien rentables – tout en gardant une traçabilité parfaite et une liquidité instantanée.
Le résultat ? Un afflux massif de capitaux. BlackRock lance BUIDL (déjà plus de 3 milliards dedans), Ondo Finance, Centrifuge, Maple… tous les mois une nouvelle plateforme dépasse le milliard d’actifs sous gestion. Et on ne parle plus seulement de stablecoins : on parle de dette privée, de bons du Trésor américain et même d’actions.
Le crédit privé, le roi incontesté (pour l’instant)
Selon RedStone, le crédit privé tokenisé représentera entre 45 et 50 % du marché total des RWA (Real World Assets) en 2026. Pourquoi un tel engouement ?
- Rendements à deux chiffres dans un monde où les obligations d’État rapportent à peine 4-5 %.
- Accès fractionné : plus besoin d’investir 10 millions pour entrer dans un fonds de dette privée.
- Transparence totale grâce à la blockchain : chaque remboursement est visible en temps réel.
- Settlement instantané : plus de T+2 ou T+30, l’argent arrive immédiatement.
« Le crédit privé on-chain n’est plus une expérience : c’est devenu l’actif le plus rentable et le plus liquide du marché DeFi institutionnel. »
Marek Olszewski, co-fondateur de RedStone
Les Treasuries tokenisés : l’entrée des géants
BlackRock n’a pas fait les choses à moitié. Son fonds BUIDL (BlackRock USD Institutional Digital Liquidity Fund) est devenu en quelques mois le plus gros fonds tokenisé au monde. Et il n’est pas seul : Ondo, Franklin Templeton, WisdomTree… tous les grands gestionnaires d’actifs lancent leurs versions.
Le principe est simple : vous achetez des tokens qui représentent des bons du Trésor américain à court terme. Vous touchez le rendement (autour de 4,8-5,2 % actuellement) et vous pouvez utiliser ces tokens comme collatéral partout dans la DeFi. Résultat : des milliards qui dorment habituellement sur des comptes bancaires se réveillent soudain.
Les chiffres qui font tourner la tête (novembre 2025)
- Volume total des RWA tokenisés : ~18 milliards de dollars
- Croissance annuelle 2024-2025 : +380 %
- Projection RedStone 2026 : 60 milliards de dollars
- Croissance attendue des actions tokenisées : +200 à +300 % dès clarification réglementaire US
Actions tokenisées : le prochain jackpot réglementaire
C’est là que ça devient passionnant. Aujourd’hui, la tokenisation d’actions (Apple, Tesla, etc.) reste marginale à cause de l’incertitude réglementaire, surtout aux États-Unis. Mais RedStone parie sur une clarification majeure mi-2026 – probablement sous l’administration Trump qui s’est montrée très pro-crypto.
Dès que la SEC donnera son feu vert définitif, le rapport prévoit une explosion : x3 à x4 en volume en moins de 18 mois. Imaginez pouvoir trader des fractions d’actions américaines le dimanche à 3h du matin avec un simple wallet MetaMask…
RedStone, l’oracle qui voit l’avenir
Petit zoom sur l’auteur de cette étude qui fait tant parler. RedStone n’est pas n’importe qui : c’est l’un des oracles les plus utilisés par les protocoles DeFi institutionnels (Morpho, Pendle, Spark…). Leur position leur donne une vue unique sur les flux réels d’actifs tokenisés.
Ils ne se contentent pas de fournir des prix : ils construisent des « data feeds » spécialisés pour les actifs privés, les obligations structurées, les crédits carbone… Bref, tout ce qui n’existait pas encore dans la DeFi il y a deux ans.
Et l’Europe dans tout ça ?
Pendant que les États-Unis hésitent encore, l’Europe avance à grands pas. Le règlement MiCA, pleinement opérationnel en 2025, offre déjà un cadre clair pour les security tokens. La Suisse, Singapour et Dubaï ne sont pas en reste.
Résultat : de nombreux fonds préfèrent émettre leurs tokens sous juridiction européenne ou asiatique, même s’ils visent principalement des investisseurs américains. Une forme de « régulation arbitrage » qui pourrait s’inverser brutalement dès que les USA bougent.
Les risques qu’on ne vous dit pas assez
Parce qu’il faut rester honnête : tout n’est pas rose. La tokenisation massive soulève des questions sérieuses :
- Qui détient vraiment l’actif sous-jacent en cas de faillite de l’émetteur ?
- Comment gérer les droits de vote pour les actions tokenisées ?
- Quel impact sur la stabilité financière si des milliards peuvent bouger en quelques minutes ?
- Les oracles sont-ils vraiment infaillibles ? (on se souvient tous de certains incidents…)
Mais ces risques, justement, sont en train d’être adressés par les acteurs les plus sérieux. Et c’est probablement ce qui rend cette révolution différente des précédentes : elle est portée par des institutions, pas seulement par des idéalistes.
Conclusion : on est au tout début de quelque chose d’énorme
60 milliards en 2026, ce n’est peut-être qu’une étape. Certains analystes chez Standard Chartered ou Citibank parlent déjà de 10 000 milliards à horizon 2030. Oui, vous avez bien lu : 10 trillions.
Ce qui se passe aujourd’hui avec les actifs tokenisés n’est pas une mode passagère. C’est la fusion progressive entre la finance traditionnelle et la blockchain. Et ceux qui comprennent ça maintenant auront une longueur d’avance colossale.
Alors la question n’est plus de savoir SI ça va arriver. Elle est de savoir qui va prendre les parts de marché – et si vous voulez être du côté des gagnants de cette révolution.
Parce qu’une chose est sûre : dans deux ans, quand votre banquier vous proposera d’acheter des « tokens Treasuries » directement depuis votre application mobile, vous sourirez en vous disant que vous aviez vu venir le coup…

