Alors que Microsoft a récemment dit non à l’idée d’une réserve Bitcoin, 10 autres grandes entreprises ont décidé de se lancer dans cette stratégie audacieuse. Malgré les risques liés à la volatilité et aux incertitudes réglementaires, ces sociétés voient en Bitcoin un moyen de diversifier leurs actifs et de se prémunir contre l’inflation. Zoom sur ce phénomène qui prend de l’ampleur.
Bitcoin, un actif séduisant pour les entreprises
Bitcoin, souvent comparé à de “l’or numérique”, présente des caractéristiques uniques qui en font un actif attrayant pour les trésoreries d’entreprise :
- Une offre limitée à 21 millions d’unités, offrant une protection contre la dévaluation monétaire et l’inflation.
- Une liquidité élevée à l’échelle mondiale, facilitant les transactions.
- Une performance historique montrant une appréciation significative de sa valeur à long terme, avec un record à plus de 108 000$ en décembre 2024.
Ces atouts poussent de plus en plus d’entreprises à considérer Bitcoin comme une réserve de valeur complémentaire aux actifs traditionnels comme la trésorerie, les actions et les obligations.
Les risques qui freinent certaines entreprises
Malgré ses attraits, Bitcoin comporte aussi des risques non négligeables pour les entreprises :
- Une volatilité extrême des prix, pouvant entraîner des pertes substantielles en cas de baisse.
- Des incertitudes réglementaires alors que les gouvernements affinent leurs politiques sur les cryptomonnaies.
- Des défis de liquidité en période de crise, amplifiant les chutes de prix lors des ventes d’actifs.
C’est en pesant ces risques que le conseil d’administration de Microsoft a finalement rejeté la proposition d’une réserve Bitcoin le 10 décembre, suivant le scepticisme de longue date de son cofondateur Bill Gates envers les cryptomonnaies.
10 entreprises qui se lancent malgré tout
Pendant ce temps, au moins 10 autres sociétés ont décidé d’adopter la stratégie de MicroStrategy, qui détient déjà 439 000 bitcoins. Parmi elles :
- Genius Group, qui prévoit de détenir plus de 120 millions de dollars en bitcoins.
- Worksport, engageant 10% de sa trésorerie excédentaire en bitcoins et XRP.
- Marathon Digital Holdings, un des plus grands mineurs, avec 44 394 bitcoins détenus.
- Tesla, qui conserve 9 720 bitcoins achetés pour 1,5 milliard de dollars en 2021.
MicroStrategy, fer de lance du mouvement
Le plus fervent défenseur des réserves Bitcoin reste Michael Saylor, PDG de MicroStrategy. Non content de détenir la plus grande réserve parmi les entreprises cotées, il multiplie les interventions pour vanter les mérites de cette stratégie.
Ce que propose Michael Saylor aux entreprises
- Bitcoin permet de booster la capitalisation boursière
- Il agit comme un “ange gardien” financier
- Saylor se dit prêt à conseiller Donald Trump sur une politique crypto
Mais cette approche soulève aussi des critiques, certains analystes qualifiant le modèle économique de MicroStrategy de “gigantesque arnaque” reposant sur un cercle vicieux d’émission de dette pour acheter des bitcoins.
Quelle suite pour les réserves Bitcoin en entreprise ?
Malgré les risques et les controverses, la tendance aux réserves Bitcoin en entreprise semble partie pour durer. Les sociétés qui s’y engagent misent sur une adoption croissante et une appréciation à long terme de la cryptomonnaie, censée compenser la volatilité de court terme.
Reste à voir si cette stratégie portera ses fruits ou si les sceptiques comme Microsoft auront raison de se méfier. Une chose est sûre : le débat sur la place de Bitcoin dans les finances d’entreprise est loin d’être clos.