Imaginez un monde où les gouvernements accumulent des cryptomonnaies comme ils stockent de l’or. Cette idée, séduisante pour certains, vient d’être balayée d’un revers de main par le Royaume-Uni. Lors d’une récente conférence à Londres, une déclaration inattendue a secoué le secteur : le pays ne constituera pas de réserves nationales en Bitcoin. Mais derrière ce refus, une autre ambition émerge, celle d’exploiter la technologie blockchain pour révolutionner la finance publique. Que signifie cette décision pour l’avenir des cryptomonnaies au Royaume-Uni et au-delà ?

Un Refus Clair, Mais une Porte Ouverte

Le Royaume-Uni a toujours été un acteur prudent dans le monde des cryptomonnaies. Lors du FT Digital Asset Summit à Londres, Emma Reynolds, secrétaire économique au Trésor, a mis fin aux spéculations sur une possible adoption de réserves de Bitcoin par l’État. « Cela ne convient pas à notre marché », a-t-elle déclaré, marquant une divergence nette avec des pays comme les États-Unis, où des discussions sur l’intégration de cryptomonnaies dans les réserves nationales gagnent du terrain.

Le Bitcoin n’a pas sa place dans nos réserves, mais la blockchain pourrait transformer la finance publique.

Emma Reynolds, Secrétaire économique au Trésor

Cette position n’est pas un rejet total du potentiel des technologies décentralisées. Au contraire, Reynolds a souligné que le gouvernement explore activement l’utilisation de la technologie des registres distribués (DLT) pour moderniser des secteurs clés, notamment l’émission de dettes souveraines. Ce choix reflète une approche pragmatique : tirer parti des innovations sans s’exposer aux volatilités du marché crypto.

Pourquoi le Royaume-Uni Rejette-t-il le Bitcoin ?

Plusieurs raisons expliquent cette décision. Tout d’abord, la volatilité du Bitcoin pose un risque majeur pour une économie nationale. Avec un prix oscillant autour de 93 762 $ en mai 2025, selon les données récentes, les fluctuations quotidiennes peuvent atteindre plusieurs pourcents. Pour un gouvernement, intégrer un actif aussi instable dans ses réserves reviendrait à jouer à la roulette financière.

Les risques du Bitcoin pour les réserves nationales :

  • Volatilité extrême : des variations quotidiennes de 1 à 5 %.
  • Absence de réglementation claire : un cadre juridique encore flou.
  • Perceptions négatives : association avec des activités illégales dans certains cercles.

Ensuite, le Royaume-Uni cherche à maintenir une image de stabilité financière. Adopter le Bitcoin pourrait envoyer un signal d’instabilité aux investisseurs traditionnels, qui privilégient des actifs comme l’or ou les obligations d’État. Enfin, la régulation stricte du secteur crypto au Royaume-Uni, bien que progressive, vise à protéger les consommateurs tout en évitant les risques systémiques.

La Blockchain : Une Alternative Prometteuse

Si le Bitcoin est mis de côté, la blockchain elle-même trouve un écho favorable. Le gouvernement britannique envisage d’utiliser la distributed ledger technology pour optimiser l’émission et la gestion des dettes souveraines. Cette technologie permettrait des transactions plus rapides, transparentes et sécurisées, tout en réduisant les coûts opérationnels.

La blockchain peut révolutionner la façon dont nous gérons les finances publiques, sans les risques du Bitcoin.

Expert anonyme en finance décentralisée

Concrètement, l’utilisation de la blockchain pourrait transformer des processus traditionnels comme l’émission d’obligations. Par exemple, des smart contracts pourraient automatiser les paiements d’intérêts, tandis que la transparence des registres distribués renforcerait la confiance des investisseurs. Cette approche positionne le Royaume-Uni comme un pionnier dans l’adoption de technologies financières innovantes, sans s’aventurer dans les eaux troubles des cryptomonnaies.

Une Divergence avec les États-Unis

Le contraste avec les États-Unis est frappant. Outre-Atlantique, des propositions pour constituer des réserves nationales en Bitcoin ont émergé, portées par des figures politiques influentes. Le Royaume-Uni, en revanche, adopte une posture plus conservatrice, préférant collaborer avec les États-Unis sur des aspects techniques comme la régulation et l’innovation technologique.

Coopération UK-USA dans les actifs numériques :

  • Création d’un groupe de travail de haut niveau sur les actifs numériques.
  • Discussions entre le Chancelier de l’Échiquier et le Secrétaire au Trésor américain.
  • Focus sur la régulation et l’expérimentation de la blockchain.

Cette collaboration illustre une volonté commune de tirer parti des avancées technologiques tout en encadrant strictement les cryptomonnaies. Le Royaume-Uni semble ainsi privilégier une approche équilibrée, combinant innovation et prudence.

Quel Impact pour le Marché Crypto ?

La décision du Royaume-Uni pourrait avoir des répercussions sur le marché mondial des cryptomonnaies. D’un côté, elle pourrait freiner l’élan des investisseurs institutionnels, qui espéraient une adoption plus large des cryptomonnaies par les gouvernements. De l’autre, l’accent mis sur la blockchain renforce la légitimité des technologies décentralisées, ce qui pourrait stimuler l’innovation dans des secteurs comme la finance décentralisée (DeFi).

En parallèle, des projets comme Rexas Finance, qui se concentrent sur la tokenisation d’actifs réels (Real-World Assets), pourraient bénéficier de cet intérêt pour la blockchain. Avec plus de 35 millions de dollars levés et une communauté de 100 000 membres, ce type d’initiative illustre le potentiel des technologies décentralisées hors du cadre spéculatif des cryptomonnaies traditionnelles.

Le Rôle d’Emma Reynolds dans la Stratégie Crypto

Nommée récemment à la tête des efforts de régulation crypto du Royaume-Uni, Emma Reynolds joue un rôle clé dans cette transition. Son expérience au Trésor et son approche pragmatique font d’elle une figure centrale pour équilibrer innovation et stabilité. Sous sa direction, le Royaume-Uni pourrait devenir un leader dans l’adoption de la blockchain, tout en maintenant une distance prudente avec les cryptomonnaies spéculatives.

Nous voulons faire du Royaume-Uni un hub pour les actifs numériques, mais avec des règles claires et une stabilité garantie.

Emma Reynolds

Sa nomination intervient à un moment où le pays renforce ses exigences de conformité pour les entreprises crypto, tout en explorant des projets comme une monnaie numérique de banque centrale (CBDC). Cette double approche pourrait permettre au Royaume-Uni de se positionner comme un acteur majeur dans la finance numérique.

Perspectives pour l’Avenir

Le refus du Royaume-Uni d’adopter des réserves de Bitcoin ne signe pas la fin des cryptomonnaies dans le pays. Au contraire, il met en lumière une stratégie nuancée, axée sur l’innovation technologique plutôt que sur la spéculation. À long terme, cette approche pourrait renforcer la confiance des investisseurs et des institutions dans les technologies blockchain, tout en évitant les écueils des marchés crypto volatils.

Ce que l’avenir pourrait réserver :

  • Adoption accrue de la blockchain dans la finance publique.
  • Régulations plus strictes mais favorables à l’innovation.
  • Émergence de nouveaux projets DeFi et de tokenisation.

Pour les investisseurs et les passionnés de cryptomonnaies, cette décision est un rappel que le chemin vers l’adoption mondiale est semé d’embûches. Mais elle ouvre aussi la voie à une utilisation plus mature et intégrée des technologies décentralisées, au bénéfice de tous.

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