Imaginez la scène : il y a encore quelques années, l’homme qui gère plus de 13 000 milliards de dollars traitait Bitcoin de outil de blanchiment. Hier, le 3 décembre 2025, ce même homme monte sur la scène du DealBook Summit du New York Times et déclare devant le monde entier que Bitcoin représente « l’exemple le plus flagrant d’un changement radical dans ses opinions ». Ce n’est pas n’importe qui. C’est Larry Fink, le patron de BlackRock. Et quand Larry Fink parle, les marchés écoutent.

Larry Fink : « Bitcoin est mon revirement le plus spectaculaire »

Le DealBook Summit 2025 restera dans les annales. À la droite de Larry Fink, Brian Armstrong, le fondateur de Coinbase. Les deux hommes affichent une sérénité presque provocante face aux récentes corrections du marché. Mais c’est surtout le discours du patron de BlackRock qui a fait l’effet d’une bombe.

« Mon processus de réflexion évolue constamment. Bitcoin est un exemple public très flagrant d’un changement radical dans mes opinions. »

Larry Fink, DealBook Summit – 3 décembre 2025

Cette phrase, prononcée calmement, résume dix ans d’évolution. De « Bitcoin = blanchiment d’argent » en 2017 à la création de l’ETF IBIT qui a pulvérisé tous les records de collecte en 2024. Entre-temps, quelque chose a clairement basculé dans l’esprit du gestionnaire d’actifs le plus puissant de la planète.

2020 : l’année de la révélation

Larry Fink le reconnaît lui-même : c’est autour de 2020 que tout a changé. La pandémie, les plans de relance massifs, les taux zéro, l’inflation qui pointe le bout de son nez… Soudain, Bitcoin n’apparaît plus comme une curiosité de geeks, mais comme une réponse possible à un système monétaire en train de vaciller.

Le déclic ? Probablement la combinaison de plusieurs facteurs :

  • Les premières allocations institutionnelles (MicroStrategy, Tesla)
  • La réduction de moitié de mai 2020 et la rareté programmée du BTC
  • Les discours de Paul Tudor Jones comparant Bitcoin à l’or des années 70
  • Et surtout… les milliards imprimés par les banques centrales

Quand vous gérez 13 000 milliards, vous ne pouvez pas ignorer un actif qui passe de 8 000 $ à 69 000 $ en pleine crise mondiale.

Les institutionnels sont déjà là… et ce n’est que le début

Ce qui a particulièrement marqué les observateurs lors de cette conférence, c’est la précision avec laquelle Larry Fink a parlé des flux entrants. Il n’a pas dit « peut-être un jour ». Il a dit : « Nous voyons des investisseurs institutionnels à long terme investir, y compris des fonds souverains. »

Les chiffres qui font mal (aux sceptiques) :

  • IBIT de BlackRock : plus de 50 milliards $ sous gestion en moins de 2 ans
  • Les ETF Bitcoin spot américains : plus de 120 milliards $ cumulés
  • Les annonces récentes de fonds de pension et fonds souverains (Norvège, Abu Dhabi…)
  • Les réserves Bitcoin des entreprises cotées : plus de 550 000 BTC (valeur > 50 milliards $)

Et Larry Fink d’ajouter, avec une pointe d’urgence dans la voix : « Si nous ne dépensons pas assez et assez vite pour favoriser la numérisation et la tokenisation, d’autres pays nous dépasseront. »

Pas d’hiver crypto en vue selon le duo Fink-Armstrong

Alors que beaucoup craignaient un retour du crypto winter après les corrections de novembre 2025, les deux patrons ont balayé cette idée d’un revers de main. Pour eux, le contexte a fondamentalement changé :

  • Fin de la guerre réglementaire américaine (adieu SEC de Gensler)
  • Adoption du GENIUS Act sur les stablecoins
  • Administration Trump ouvertement pro-crypto
  • Arrivée massive des capitaux institutionnels
  • Tokenisation des actifs réels (immobilier, obligations, actions) qui commence à peine

« Je vois un cas d’utilisation très important pour Bitcoin. »

Larry Fink, 3 décembre 2025

Et quand on lui demande si Bitcoin peut vraiment être une réserve de valeur, Larry Fink ne rit plus. Il acquiesce. À 68 ans, l’homme qui a vu toutes les crises financières depuis 1978 reconnaît que l’or numérique a quelque chose que l’or physique n’a plus : la portabilité instantanée, la divisibilité parfaite, et surtout… une offre absolument fixe face à des banques centrales qui n’arrivent plus à se retenir d’imprimer.

Les États-Unis en danger de perdre la course ?

Le message le plus politique – et le plus inquiétant – de Larry Fink concerne directement les États-Unis. Il a été très clair : si le pays ne se réveille pas rapidement sur la tokenisation et la blockchain, d’autres prendront la tête.

Et il ne parle pas seulement de la Chine (qui avance masqué avec sa CBDC et ses brevets blockchain). Il parle aussi des Émirats, de Singapour, de la Suisse, du Royaume-Uni… Tous ces pays qui construisent déjà l’infrastructure de la finance tokenisée pendant que les États-Unis étaient empêtrés dans la « guerre contre crypto » de l’ère Biden.

Le revirement est total. L’homme qui disait il y a 8 ans que Bitcoin était « un indice du blanchiment d’argent » supplie aujourd’hui son pays de ne pas rater le train.

Et maintenant ?

Ce qui ressort de cette conférence, c’est que nous venons probablement de vivre un tournant historique. Quand le patron du plus gros gestionnaire d’actifs du monde :

  • Reconnaît publiquement son erreur passée
  • Affirme voir les fonds souverains investir
  • Met en garde son propre pays contre le retard
  • Et refuse catégoriquement l’idée d’un hiver crypto…

… alors on n’est plus dans la spéculation. On est dans l’histoire financière qui s’écrit sous nos yeux.

Bitcoin à 16 ans d’existence est en train de vivre ce que l’or a vécu dans les années 70 : la fin de la marginalisation, l’entrée dans les portefeuilles des plus grandes institutions, et la reconnaissance comme actif de réserve légitime.

Et si Larry Fink a raison ? Si nous ne sommes pas au début d’un hiver crypto… mais au début de l’été institutionnel permanent ?

Une chose est sûre : quand l’homme qui gère 13 000 milliards de dollars vous dit que Bitcoin représente « le changement le plus radical de ses opinions », il est probablement temps de prêter attention.

Très attention.

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