Imaginez un royaume perdu dans l’Himalaya, connu pour son Bonheur National Brut, qui décide de devenir l’un des plus gros joueurs crypto de la planète. Non, ce n’est pas le scénario d’un film de science-fiction. C’est exactement ce qui se passe au Bhoutan en cette fin novembre 2025.

Le Bhoutan ne se contente plus de Bitcoin : cap sur Ethereum

Depuis plusieurs mois, le petit royaume fait parler de lui dans la cryptosphère. On savait déjà qu’il accumulait massivement du Bitcoin – plus de 6 154 BTC selon Arkham Intelligence, soit la cinquième réserve étatique mondiale. Mais une nouvelle étape vient d’être franchie, bien plus discrète et pourtant lourde de sens : le Bhoutan est devenu validateur sur le réseau Ethereum.

Les données on-chain ne mentent pas. Une adresse liée au gouvernement bhoutanais a récemment délégué 320 ETH au protocole de staking de Figment, l’un des plus gros fournisseurs institutionnels du marché. 320 ETH, cela peut sembler modeste quand on parle de baleines. Mais dans le contexte d’un État-nation, c’est un signal fort. Très fort.

Pourquoi Figment et pas un nœud en propre ?

Maintenir un validateur Ethereum demande une infrastructure technique conséquente : 32 ETH minimum par nœud, une connexion stable, une équipe dédiée 24/7. Pour un pays de 780 000 habitants niché à 3 000 mètres d’altitude, déléguer à un acteur comme Figment est la solution la plus rationnelle.

Mais attention : les 320 ETH visibles aujourd’hui ne sont probablement que la partie émergée de l’iceberg. Les experts estiment que d’autres délégations ont pu être effectuées vers d’autres providers (Coinbase Cloud, Stader, Rocket Pool…) et que le montant total pourrait se compter en milliers d’ETH dans les prochaines semaines.

« Le Bhoutan ne fait pas les choses à moitié. Quand ils entrent sur un réseau, c’est pour y jouer un rôle stratégique durable. »

Un analyste on-chain ayant requis l’anonymat

Un trésor de guerre crypto qui fait pâlir certains États

Remettons les choses en perspective. Le Bhoutan, c’est :

  • Population : moins de 780 000 habitants
  • PIB : environ 3 milliards de dollars
  • Réserve Bitcoin : + de 600 millions de dollars (5e mondiale)
  • Position Ethereum : déjà validateur actif
  • Énergie : 100 % hydroélectrique et excédentaire

En clair, ce pays a tout pour devenir une superpuissance du staking. Une énergie verte à foison, une politique volontaire, et une vision à long terme incarnée par Druk Holding & Investments, le fonds souverain qui pilote cette stratégie crypto.

L’hydroélectricité, l’atout maître du Bhoutan

On oublie souvent ce détail pourtant crucial : le Bhoutan produit bien plus d’électricité qu’il n’en consomme. Grâce à ses barrages himalayens, le royaume exporte déjà 70 % de sa production vers l’Inde. Cette énergie propre et bon marché est une manne pour le mining et le staking.

Lorsque le gouvernement a annoncé en 2023 l’extension de ses opérations de mining Bitcoin, beaucoup ont souri. Deux ans plus tard, le Bhoutan est devenu l’un des mineurs étatiques les plus rentables au monde, tout en respectant ses engagements carbone-négatifs. Avec Ethereum en proof-of-stake, c’est encore plus vert et encore plus stratégique.

Le cocktail gagnant du Bhoutan dans la crypto :

  • Énergie hydroélectrique excédentaire et verte
  • Fonds souverain agile (Druk Holding)
  • Politique volontaire et stable
  • Image de marque unique (Bonheur National Brut + tech)
  • Faible population = trésorerie crypto par habitant astronomique

Que va rapporter le staking Ethereum au royaume ?

Actuellement, le rendement annualisé du staking ETH oscille autour de 3,2 à 4,5 % selon les providers. Si le Bhoutan venait à déléguer ne serait-ce que 10 000 ETH (hypothèse basse), cela représenterait entre 320 000 et 450 000 dollars de revenus passifs par an. En ETH compoundés, évidemment.

Mais les ambitions sont bien plus élevées. Certains observateurs estiment que le royaume pourrait viser plusieurs dizaines de milliers d’ETH stakés d’ici 2027, voire devenir l’un des dix plus gros validateurs du réseau. Techniquement réalisable, financièrement cohérent, et politiquement assumé.

Une stratégie qui inspire d’autres nations

Le modèle bhoutanais fait école. Le Salvador avec Bitcoin, les Émirats avec les hubs blockchain, et maintenant le Bhoutan avec une approche diversifiée et durable. Contrairement à certains États qui se contentent d’acheter et de hodler, le Bhoutan génère du rendement actif sur ses avoirs tout en participant à la sécurité des réseaux.

Et pendant ce temps, des pays bien plus riches hésitent encore à franchir le pas institutionnel. Ironique, non ?

Et demain ? Vers un « Bhutan Layer » ou un fonds crypto souverain ?

Les spéculations vont bon train. Certains imaginent déjà Druk Holding lancer son propre layer 2 sur Ethereum optimisé pour les micro-paiements touristiques. D’autres voient le royaume créer un fonds souverain 100 % crypto, à l’image de ce que la Norvège a fait avec le pétrole.

Une chose est sûre : le Bhoutan ne s’arrêtera pas là. Après Bitcoin et Ethereum, viendront probablement d’autres protocoles de premier plan. Solana ? Polkadot ? Des layer 2 ? Tout est sur la table.

« Nous voulons que la blockchain contribue au Bonheur National Brut du XXIe siècle. »

Un responsable de Druk Holding, en juillet 2025

En attendant, une chose est certaine : ce petit royaume de 38 000 km² vient de rappeler au monde entier qu’en crypto, la taille ne fait pas tout. La vision, l’énergie propre et la détermination, si.

Le Bhoutan n’est plus seulement le pays du bonheur. C’est aussi, dorénavant, l’un des laboratoires les plus fascinants de l’adoption institutionnelle des cryptomonnaies. Et quelque part dans l’Himalaya, des serveurs Ethereum tournent déjà sous les drapeaux de prière.

Bienvenue dans le futur. Il a l’accent bhoutanais.

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