Imaginez-vous réveillé en pleine nuit par des coups violents à votre porte. Vous ouvrez, pensant à un colis urgent. Quatre hommes en uniforme de postiers entrent… et votre vie bascule en enfer. C’est exactement ce qui est arrivé à une famille canadienne en avril 2024.

Ils n’étaient pas là pour livrer un paquet. Ils étaient là pour voler des bitcoins. Et ils étaient prêts à tout.

Le cauchemar d’une famille de Richmond Hill

Dans la nuit du 27 au 28 avril 2024, vers 3 heures du matin, quatre individus se présentent au domicile d’une famille aisée de Richmond Hill, dans la banlieue de Toronto. Le stratagème est bien rodé : tenues de Postes Canada, fausses cartes d’identité, et même un faux colis pour faire illusion.

À peine la porte ouverte, l’illusion vole en éclats. Les faux postiers sortent armes et menottes en plastique. En quelques secondes, le père, la mère et leur fille adulte se retrouvent ligotés au sol.

Ce qui suit est digne d’un film d’horreur.

Waterboarding, menaces de mutilation et agression sexuelle

Les agresseurs exigent immédiatement l’accès aux portefeuilles crypto de la famille. Devant le refus initial, la violence explose.

  • Le père et la mère sont soumis à des séances de waterboarding – une torture par simulation de noyade.
  • Les criminels menacent de couper les doigts du père s’il ne donne pas les seed phrases.
  • La fille est agressée sexuellement et filmée pour faire pression sur ses parents.

Après plusieurs heures de terreur, la famille finit par céder partiellement. Les assaillants repartent avec environ 1,6 million de dollars en cryptomonnaies – bien loin des 200 BTC (près de 18 millions à l’époque) qu’ils espéraient.

« C’était la nuit la plus longue de notre vie. On pensait qu’on n’en ressortirait pas vivants. »

Victime, témoignage anonymisé devant la cour

Un seul condamné, trois en fuite

En novembre 2025, la justice canadienne a condamné Tsz Wing Boaz Chan, 28 ans, à sept ans de prison après son plaidoyer de culpabilité pour cambriolage aggravé, séquestration et agression sexuelle.

Mais ses trois complices restent introuvables. Les enquêteurs pensent qu’il s’agit d’un réseau organisé, potentiellement basé en Asie, spécialisé dans ce type d’attaques ciblées.

Les « wrench attacks » : une menace en explosion

Le terme « wrench attack » (attaque à la clé à molette, en référence à XKCD) désigne les agressions physiques visant à soutirer les clés privées d’un portefeuille crypto. On ne peut pas « casser » une seed phrase par brute force… mais on peut casser un être humain.

Selon les données compilées par Jameson Lopp (Casa), le nombre d’attaques physiques recensées dans le monde est passé de 32 en 2023 à 60 en 2025 – une augmentation de près de 100 %.

Quelques affaires marquantes récentes :

  • San Francisco, 2024 : 11 millions $ volés à un investisseur, agresseur déguisé en livreur Uber Eats.
  • New York, 2025 : un trader kidnappé pendant 48h, 7 millions $ extorqués.
  • Thaïlande, 2025 : touriste chinois enlevé dans un casino de Pattaya, 400 000 $ en USDT.
  • Dubaï, 2025 : influenceur crypto torturé dans son penthouse, 3,2 millions $ volés.

Comment les criminels vous trouvent-ils ?

Les méthodes sont de plus en plus sophistiquées :

  • Analyse des transactions on-chain (whales faciles à repérer)
  • Surveillance des réseaux sociaux (photos de Ledger, stories « just bought a boat with BTC gains »)
  • Fuites de données KYC des exchanges centralisés
  • Corruption d’employés d’exchanges ou de services de carte crypto
  • Suivi physique après retrait important dans un distributeur Bitcoin

Un simple selfie devant votre nouvelle Lamborghini louée avec des gains crypto peut suffire à vous mettre sur une liste.

Les solutions qui sauvent vraiment des vies

La bonne nouvelle ? Il existe des stratégies qui rendent les wrench attacks presque inutiles.

1. Le portefeuille « dupe » (leurre)

Conservez un wallet visible contenant 5 000 à 20 000 $ – de quoi satisfaire des agresseurs pressés. Le vrai trésor reste dans un multisig ou un wallet dont vous ne connaissez même pas la seed complète.

2. Multisignature + passe sociale

Un wallet 2-of-3 où une clé est chez un notaire, une chez un proche à l’étranger, et une dans un coffre. Impossible de tout obtenir sous la torture.

3. Dead Man’s Switch et duress PIN

Certains wallets (comme certains modèles Trezor ou solutions Casa) permettent de configurer un code « sous la contrainte » qui efface ou transfère automatiquement les fonds vers un wallet sécurisé.

4. Ne jamais tout garder au même endroit

Shamir Secret Sharing, seed métal répartie en plusieurs lieux géographiques, trusts offshore… Plus l’attaque est compliquée, moins elle est rentable.

Ce que cette affaire nous apprend cruellement

La décentralisation nous a libérés des banques… mais elle nous a aussi rendus personnellement responsables de notre sécurité à 100 %. Il n’y a pas de bouton « j’ai oublié mon mot de passe » quand un pistolet est sur votre tempe.

La famille de Richmond Hill survivra financièrement – ils n’avaient pas tout leurs œufs dans le même panier. Mais les séquelles psychologiques, elles, seront éternelles.

Aujourd’hui, trois criminels courent toujours. Et demain, ce pourrait être chez vous.

Votre sécurité ne vaut pas 1,6 million de dollars. Elle n’a pas de prix.

Prenez 30 minutes ce soir pour revoir votre stratégie de stockage. Parce que dans le monde des cryptomonnaies, la vraie richesse, ce n’est pas seulement l’argent que vous possédez… c’est de pouvoir dormir tranquille en sachant que personne ne viendra vous le prendre de force.

Restez prudents. Restez en vie.

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Passionné et dévoué, je navigue sans relâche à travers les nouvelles frontières de la blockchain et des cryptomonnaies. Pour explorer les opportunités de partenariat, contactez-nous.

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